Le mouvement Emmaus
Un modèle alternatif de lutte contre l’exclusion :
Le mouvement Emmaüs a été créé en 1949 dans un contexte de crise aigüe du logement pour venir en aide aux sans logis et aux plus déshérités. Au départ, il y eût une rencontre entre l’abbé Pierre, homme au charisme et à la combattivité hors normes, et Georges Legay, un abimé de la vie, alors au bord du suicide. «Je ne peux rien te donner, je n’ai rien. Mais toi qui as tout perdu, tu peux m’aider à aider les autres », ce marché insolite, proposé par l’abbé Pierre, détournera Georges de son funeste dessein, fera de lui le premier compagnon et scellera la naissance du mouvement Emmaüs, avec la fondation de la toute première communauté à Neuilly Plaisance.
Depuis maintenant 70 ans, le mouvement Emmaüs a essaimé sur l’ensemble du territoire national. Fidèle à la volonté de l’abbé Pierre, Emmaüs est tout autant un mouvement tourné vers l’action, qui soutient et accompagne sur le terrain les personnes les plus en difficultés, qu’un mouvement de combat contre les inégalités et les injustices. C’est à la fois une fabrique d’innovations sociales et de solidarités et un front engagé et militant en faveur d’une société plus humaine et plus juste.
Pour répondre au mieux à l’évolution des profils et attentes des personnes les plus exposées à la pauvreté, Emmaüs a multiplié les solutions. Aux côtés des communautés, se trouvent également des structures spécialisées dans l’action sociale, l’hébergement et le logement ainsi que dans l’économie solidaire et l’insertion. De tous temps, Emmaüs a s’adapter aux formes d’exclusions les plus contemporaines. Ainsi, il propose aujourd’hui un éventail de services qui favorise l’accès à l’hébergement, au logement et à l’emploi, mais aussi des dispositifs pour lutter efficacement contre le mal-endettement, la précarité énergétique ou encore la fracture numérique.
Loin des dispositifs traditionnels de charité et d’assistanat, la restauration de la dignité des personnes accueillies est au cœur du modèle Emmaüs.
Les solutions proposées visent avant tout à permettre aux personnes en situation de grande détresse sociale de (re)prendre confiance en leur capacité, de se sentir à nouveau utiles, et de (re)devenir pleinement actrices de leur vie. Une approche qui repose sur : l’autonomie économique par l’activité, sur la recherche d’une activité correspondant aux compétences des personnes et sur le principe de passer du statut d’aidé à celui d’aidant en devenant à son tour un maillon de la chaîne de solidarité.